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Série – Girlboss, ou l’entreprise d’une connasse

Girlboss est une série Netflix que j’ai découverte récemment et visionnée en un temps que je ne préciserai pas pour ne pas être jugée.

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Bon déjà, vous avez pu le deviner si vous avez retenu vos cours d’anglais de sixième, ça parle d’une fille. Le personnage principal est une jeune femme, accompagnée de sa meilleure pote Annie, et ensemble elles parlent de plein de trucs qui ont rien à voir avec les garçons, donc déjà, la série passe le Begdel test, et ça c’est chouette. En plus, Sophia rote et est vulgaire et violente et s’énerve et sait pas cuisiner et elle a un appart en bordel et aime pas les ponts et elle est pas organisée et pas très sympa avec les inconnus.

Donc déjà c’est un personnage principal antipathique ce qui est quand même assez rare chez les personnages féminins alors qu’on peut en citer à la pelle chez les personnages masculins (Dr House, Earl, les personnages de South Park, de Rick and Morty, des Simpsons, Michael Scott, Bojack, Ron Swanson, Barney Stinson… Imaginez une seconde tous ces personnages féminisés : est-ce qu’on les aimerait ?). Alors des personnages féminins antipathiques y’en a des tas, mais c’est jamais le personnage principal d’une série… et d’ailleurs en général, ils sont juste des ressors comiques.

Dans Girlboss, Sophia sait pertinemment qu’elle est un trou du cul (dans le genre, on a également The Good Place qui est aussi une série Netflix, foncez) et elle s’en fout, et dans une certaine mesure, on apprend à s’attacher à elle. Même si apparemment, c’est une des raisons pour lesquelles la série n’a pas été renouvelée : c’était un vrai risque de faire d’une fille un personnage principal antipathique… Et plein de commentaires sur la série sur internet parlent d’une fille désagréable qui se croit tout permis et qui du coup n’est pas attachante. Preuve qu’on a du mal avec les personnages féminins pas attachants.

Par ailleurs, Sophia est pas girly pour un sou dans le sens où elle correspond pas à la « fille » classique (comme pourrait l’être Jess dans New Girl par exemple, avec ses nœuds et son amour pour Dirty Dancing).

Bref, un personnage complexe eh bah ça fait du bien ! Les filles de la série m’ont un peu fait penser à Gilmore Girls en termes de spontanéité et d’humour, mais en mieux parce qu’elles ne vivent pas qu’à travers leur relation amoureuse. M’enfin ce sujet sera pour une autre fois, dans un autre article.

 

J’en ai déjà un peu parlé, mais les hommes ont une place secondaire dans la série, et c’est super chouette ; pourtant, ils restent importants et présents en filigrane.

[Mini spoiler à venir] C’est cool de voir que ces filles-là, qui ont des jobs de merde, sortent tout le temps dans des bars et volent à l’étalage ont des relations durables, normales (c’est-à-dire complices avec leurs dysfonctionnements) avec leurs mecs. Le personnage de la meilleure amie notamment, dépeinte comme une fille un peu insouciante et très spontanée (et parfois un peu bête) m’a beaucoup surprise, parce que je m’attendais à ce qu’elle change de mec comme de chemise, comme la plupart des personnages féminins d’autres séries sur ce modèle. Eh ben pas du tout.

 

 

Parlons maintenant de la réalisation : déjà, la musique est une tuerie. Moi qui ne suis pas fan du rock, là j’ai vraiment trouvé ça génial et j’ai plongé dans l’univers de Sophia grâce à la BO. (Petite digression : je pense que c’est vraiment le truc principal qui manque à Gilmore Girls, parce que leur BO à la « lalalala », c’est vite gavant et surtout ça ressemble pas du tout aux personnages… A mon avis, avec une BO un peu plus rock, ils auraient vraiment fait décoller les audiences et potentiellement, plus de mecs auraient pu apprécier la série. Mais franchement entre le générique et les musiques tout au long de la série, c’est d’un niais… mais ce sera pour un autre article) Bref, en tout cas, Girlboss n’est jamais niais.

Ensuite, tous les épisodes ont leur petite particularité. Je pense que j’ai perdu quelque chose à bingewatcher à cet égard, parce que j’ai moins savouré les trouvailles de chaque épisode. Deux m’ont marquée en particulier : Le Voyage (épisode 8) et Le Forum Vintage Fashion (épisode 10). Dans ce dernier, il y a toute une mise-en-scène pour représenter les discussions sur internet, en évitant de voir des personnes assises sur leur chaise devant leur PC avec des voix off ou des textes qui apparaissent, ce qui, vous en conviendrez, n’est pas très intéressant.

Et enfin, ce qui m’a marquée dans la série c’est que même si elle est classée sous l’étiquette comédie, il y a plein de moments type « films français » où on voit simplement des tranches de vie, des petits moments qui n’apportent rien à l’intrigue globale, qui ne sont pas calculés pour qu’on s’en resserve plus tard dans le scénario. C’est peut-être ça qui permet le mieux de s’attacher aux personnages.

 

Bref, la série est sans doute critiquable, mais pour l’heure je vous la recommande, en espérant qu’elle vous donnera envie de revenir discuter en commentaire.

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