Il va falloir apprendre à me connaître, si vous avez décidé de fouiller ce qu’il y a dans ma tête. Et vous allez devoir comprendre assez vite que je suis une fan avérée et éternelle de la saga Harry Potter.
C’est pour ça que le premier article que je publie à ce sujet va basher les bouquins bien comme il faut. Comme ça vous n’aurez pas trop peur et vous verrez que je peux aussi avoir du recul par rapport à cette oeuvre magistrale et exceptionnellement parfaite *_*
Ici, on va parler de la façon dont JK Rowling traite les minorités et la discrimination dans Harry Potter.
A travers Harry Potter, JK Rowling établit une critique sociale, par le simple fait qu’elle créé un univers et qu’elle fait intervenir des relations entre différents groupes qui sont facilement assimilables à des groupes sociaux de notre monde. Tout le monde a déjà entendu parler de la grande parabole entre l’univers de Harry Potter et l’antisémitisme, où Voldemort serait l’équivalent idéologique d’Hitler, qui recherchait à purifier la race afin que tout le monde soit blond aux yeux bleus tout comme notre cher Voldy cherche à purifier le sang afin que tout le monde soit sorcier forever (n’empêche vu comme ça c’est cool, y’aurait de la magie partout. Si on oublie l’aspect boucherie, domination et folie furieuse de l’entreprise)
Un point commun supplémentaire : Voldy n’est même pas un sang pur, tout comme Hitler était loin d’être aryen.
On enseigne donc aux enfants d’être gentils même avec ceux qui sont un moins cool qu’eux, et que c’est pas une raison de les tuer. C’est une leçon assez honorable. Pour l’instant.
Le petit problème, c’est que moi, quand je lisais ces bouquins je trouvais juste que les moldus ça puait et d’ailleurs, les seuls personnages moldus un peu développés sont : les Dursleys (des gros bâtards), le premier ministre (aka le teubé) et le mec du camping qui se retrouve en caleçon. Du coup c’est pas une image très glamour. En fait, ce que j’essaye de dire je crois, c’est que même si on accepte que okay, c’est vraiment pas cool d’être méchant avec eux, on intègre l’idée malgré tout que les gens qui n’ont pas la magie en eux sont inférieurs aux autres. Globalement, les moldus, d’après les bouquins, c’est des gens pas très intelligents qui comprennent rien à ce qui se passe autour d’eux, qui ont toujours pas capté que la magie existait (et qui en plus s’obstinent à faire comme si y’avait rien de chelou en mettant tout sur le compte des hallus !) et qui sont trop faibles pour se défendre seuls (alors que franchement, je te fous une balle dans la tête, tu fais moins le malin. Non mais.)
Donc du coup on a tendance, en tant que lecteur, surtout enfant, à valoriser les sorciers par rapport aux moldus et du coup on se discrimine soi-même sans s’en rendre compte, c’est pas ouf ça quand même ? Tout ça pour dire que finalement l’effet produit sur le lecteur n’est pas forcément celui de l’ouverture d’esprit (qui viserait à dire que tout le monde est égal, chacun ses talents mais personne n’est supérieur à personne par sa seule nature) mais plutôt celui de la tolérance condescendante : Y’a des gens un peu nuls qui existent, mais c’est pas de leur faute, faut être gentil avec eux.
Hm.
Un autre aspect un peu borderline des romans, c’est les gobelins et ce dont ils sont manifestement inspirés de la vie réelle
Petits, obsédés par l’argent, grand nez, mesquins, méchants, traîtres, orgueilleux, cruels, ayant le goût de la violence et aucune compassion, peu fiables, qui vivent entre eux et refusent de se mêler aux coutumes des autres peuples… Ça ne vous rappelle pas un autre stéréotype ?
Celui du juif, bien sûr ! Le banquier impitoyable et tueur d’enfants…
A aucun moment JK ne cherche t-elle à conjurer la diabolisation dont sont victimes les gobelins dans les livres : manifestement, ils se montrent à la hauteur de leur réputation. Même dans le dernier tome, un gobelin sauvé par le trio et qui devient plus important dans l’histoire se montre cupide et manipulateur jusqu’au bout.
Sur une autre note, y’a aussi la façon dont sont dépeintes les minorités raciales. Déjà, y’a quoi, 5 noirs, 2 indiennes et 1 asiat dans le bouquin ? Bon, après, il y a un effort de fait, on peut pas le nier. C’est pas toujours pareil d’écrire une histoire tout en se disant « Attends, il faut que j’inclue un quota de personnages de couleur… ». Je sais de quoi je parle, je suis passée par là (reste à savoir si j’ai relevé le défi…). Mais la première erreur, c’est d’avoir donné à Cho Chang, personnage quand même assez important de la saga, un nom totalement cliché. Ensuite, elle lui a attribué quelle maison ? Serdaigle bien sûr, car il est bien connu que tous les asiatiques sont des petits intellos surdouées.
Finalement, pas sûre que tous les messages de ces bouquins soient si positifs…
Mais n’oubliez pas, Harry Potter est la saga la plus magiquement génialissime du monde.